Comme un oiseau transi attendant le printemps,
Un veilleur épuisé guettant le point du jour,
L'homme, accablé par le poids de soucis constants,
Espère être éclairé par les feux de l'amour.
Mais comment la trouver, cette chaude lumière,
Dont la nuance a nom tendresse ou compassion ?
Chez ceux dont le profit est la valeur première ?
Qui n'ont pour idéal que la consommation ?
Faut-il chercher la renommée, la réussite,
Suivre le tourbillon des plaisirs de ce monde ?
La roue de la fortune arrache bien trop vite
Ses biens à qui croyait jouir d'une paix profonde.
Où trouver la lumière ? Etoiles dans la nuit
Ne sont que le reflet d'un élan mystérieux
Qui vers plus de beauté, plus d'amour, nous conduit.
Quel messager saura nous transporter aux cieux ?
Il nous faut regarder, non pas vers les sommets,
Mais vers la terre où Dieu déposa une graine.
Souffle d'amour qu'aux mains d'une femme il remet,
Germe d'espoir, promesse d'une vie prochaine.
Dieu nous visite, et parle au coeur des plus petits,
Nimbant de sa clarté la plus humble chaumière.
Le bonheur est possible, on l'avait pressenti,
Les bergers n'ont-ils pas vu la grande lumière ?
Dieu se fait notre frère et marche sur nos routes,
Nous donne la force de vivre chaque jour,
Combat nos cauchemars, nos craintes et nos doutes,
Nous exhorte à tisser pour tous des liens d'amour.